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 rappeurs mouslimine

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SONNY
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SONNY


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MessageSujet: rappeurs mouslimine   rappeurs mouslimine EmptyMer 28 Sep 2005 - 16:43

Abd al Malik, Kery James, Réalité anonyme... Ces voix de banlieues où l'islam domine mêlent la tchatche au Coran. Un tournant et un débat de plus pour une musique qui, depuis vingt ans, donne le tempo des cités




Ils ont entre 20 et 30 ans, sont musulmans d'origine ou récemment convertis, viennent des cités d'Orly, de Strasbourg ou de Montpel-lier et mixent les préceptes du Coran à la tchatche du rap. Certains ont leur propre label: Din, qui signifie religion en arabe, ou Qibla, en référence à la niche dans les mosquées indiquant la direction de La Mecque. Un collectif de hip-hop s'est baptisé La Boussole, pour les mêmes raisons. Une ligne de vêtements, Billal Wear, a pris le nom du premier Noir converti à l'islam. C'est donc un rap sacré, réconcilié avec la religion des parents, qui grandit à l'ombre du rap «profane», hédoniste et capitaliste, couvert de chaînes en or et envahi de bimbos en string. Un rap qui dresse en français des louanges à Allah et devient un moteur de «réislamisation» des jeunes dans les banlieues.

© DR

Kery James, ancien chrétien converti.


Croyants, pratiquants et tolérants, ces rappeurs se produisent en concert devant des jeunes filles en hidjab, pratiquent les cinq prières quotidiennes et prônent «l'amour comme seul vêtement, comme le manteau du prophète», le respect de chacun et l'abstinence pour tous avant le mariage. Leurs fans les questionnent sur Dieu, le Coran, la religion, leur suggèrent des thèmes de chansons... C'est un nouveau courant qui répond aux amalgames et à l'islamophobie consécutifs au 11 septembre 2001. C'est aussi une façon de rompre avec les idéologies dominantes, de changer de vie, de trouver des repères.

«La marche des beurs en 1983 et la lutte pour l'intégration menée par les grands frères ont été ressenties comme des échecs par les jeunes de la deuxième et de la troisième génération, analyse le sociologue Samir Amghar, qui achève une thèse de doctorat sur le salafisme, cet islam extrémiste. La seule utopie sur le marché des utopies, c'est donc l'islam, pas le syndicalisme. Epouser une religion particulière est une façon d'inverser la domination sociale, politique, économique. Ce n'est plus le regard des autres qui prime, mais celui de Dieu. Le rap musulman s'inscrit alors dans une forme contemporaine de dawa, c'est-à-dire une sorte de prosélytisme convivial où le rappeur se fait imam.»

Qu'Allah bénisse la France! est le titre de la récente autobiographie de Abd al Malik, un des pionniers du genre. «Je suis là pour témoigner et mon témoignage est gratuit, je ne veux rallier personne à ma cause», insiste-t-il. Son nouvel album, Le Face-à-face des cœurs (Atmosphériques), est empreint de soufisme, courant mystique d'un islam ouvert et tolérant. «En tant qu'artiste, je parle de ma spiritualité, d'une vérité chérie, surtout pas oppressante.» Simultanément, Kery James fait paraître un projet musical, Savoir et vivre ensemble, où les chants traditionnels musulmans alternent avec des raps pieux mais urbains soutenus par des copains (Kool Shen, Diam's, Passi...). «Je ne suis pas un rappeur islamiste, se défend-il. Mais quelqu'un qui affirme sa croyance et la chante pour rapprocher les générations.» Quant à Djamel, alias Barseuloné, du groupe Réalité anonyme, auteur de deux albums, dont La Conception, il ne se définit «ni comme imam ni comme prêcheur». «Ou alors on l'est tous, chacun à notre manière. Moi, je prêche les bonnes valeurs, c'est une démarche citoyenne, pas politique.»

«Je suis là pour témoigner et mon témoignage est gratuit, je ne veux rallier personne à ma cause»
Abd Al Malik

En vingt ans, le rap français a plusieurs fois changé de peau, le regard tendu vers les Etats-Unis. Il a sauté de la provocation politique au crachat social, de l' «egotrip» (le moi, je) à la confession intime ou à la profession de foi. Venu d'outre-Atlantique, le rap musulman est né dans le creuset de The Nation of Islam. Incarné par Louis Farrakhan, ce mouvement a rallié bien des stars noires américaines désireuses de rompre avec une culture majoritaire blanche, chrétienne, «esclavagiste». Le pic est atteint lorsque le film Malcolm X, de Spike Lee, sort sur les écrans. Public Enemy, Ice Cube, Ice-T, Queen Latifah se convertissent ainsi à l'islam...

En France, l'islam est présent depuis longtemps dans les textes de rappeurs d'origine musulmane, tels que Freeman ou K.Rhyme le Roi, d'IAM, Ali, de Lunatic, le groupe Ness & Cité, qui a publié plusieurs albums, dont Ghetto Moudjahidin, ou Djamel, de Réalité anonyme. «Cela s'est fait naturellement et tient à notre éducation religieuse», rappelle ce dernier. Tandis que Abd al Malik, alias Régis Fayette-Mikano, chrétien d'origine congolaise, et Kery James, alias Alix Mathurin, chrétien d'origine haïtienne, ont choisi l'islam, comme d'autres rappeurs français - Akhenaton, Fabe, Diam's - après un cheminement intérieur et parce que c'est une religion de proximité. «C'est celle qui domine dans les quartiers, commente Kery James. Lorsque j'ai eu des doutes, des peurs, il a été plus facile pour moi de trouver un imam qu'un prêtre.» «Epouser l'islam, majoritaire dans les banlieues, religion forte, virile, a un côté contestataire identique au rap», analyse Samir Amghar.



Youssou N'Dour, la world aussi

Roi de l'afro-pop, célèbre pour ses duos avec Neneh Cherry ou Pascal Obispo et grand organisateur des bals sénégalais géants de Paris-Bercy, Youssou N'Dour ouvre une parenthèse avec son nouvel album, Egypte (Warner), dédié aux grands saints de la confrérie des Mourides, des Tidiane, des Layenne ou des Deskhadir. «L'idée a germé pendant un ramadan, les soirs de wassifa, ces discussions qui tournent autour de la religion. Je me suis rappelé avoir beaucoup écouté Radio Le Caire avec mon père et j'ai eu envie d'enregistrer un disque avec un orchestre arabe pour rendre hommage aux guides spirituels qui ont joué un rôle déterminant dans la promotion de l'islam.»

Le disque est enregistré en secret, au cours des années 1999 et 2000, avec l'arrangeur égyptien Fathy Salama et le compositeur et auteur sénégalais Kabou Gueye. Violons arabes et kora, xalam (instrument à cordes) et percussions sénégalaises se marient ici pour rendre grâce à Allah, au cheikh Ibra Fall et à Sidi Barham Niasse. Destiné à l'origine uniquement aux mosquées, chargées de diffuser le disque durant le ramadan, Egypte sort finalement dans le monde entier après plusieurs retards causés par les attentat du 11 septembre 2001 et le déclenchement de la guerre en Irak, qui a entraîné l'annulation de la tournée américaine de Youssou, «partisan de la paix». «Aujourd'hui, rappelle-t-il, l'islam a besoin de la musique, du cinéma, de l'art en général, pour mieux le présenter, pour le faire comprendre. Ce disque est personnel, il est l'expression de ma foi. Ces chants m'élèvent.»
«Ma lecture du Coran est ésotérique», rappelait Akhenaton au moment de son album Sol Invictus (2001), imprégné d'écriture coranique. Conquis lui aussi par l'islam, Abd al Malik, ex-enfant de chœur, étudiant surdoué, leader du groupe NAP (New African Poets) et petit délinquant, est vite devenu un champion du prosélytisme. Il prêche sur scène, mais aussi dans les cités du Neuhoff, à Strasbourg, ce qui lui vaut d'être contacté par des «frères» radicaux qui lui proposent, en pleine affaire Kelkal (1995), de «faire sauter la préfecture de Strabourg», ce qu'il refuse. Adepte d'une religion rigoriste, Malik s'interroge alors sur la «musique et sa légitimité par rapport à l'islam». Les réponses «idéologiques» que lui font Tariq Ramadan, professeur de philosophie et d'islamologie et figure du néo-fondamentalisme, ou Yusuf Islam, alias Cat Stevens, lors d'un congrès sur l'art et l'islam en 1999, ne le satisfont pas.

«Mes discussions avec des proches ressemblaient à des comités de censure, se souvient-il. Mon islam de banlieue était devenu une banlieue de l'islam, il n'en abordait pas le cœur et je tournais en rond. La spiritualité est quelque chose d'intime qui n'a rien à voir avec la politique. Quand le soufisme m'a pris, j'ai plongé.»

Kery James, lui, a d'abord fondé Ideal J, groupe de rap au discours social radical, avant de changer de vie et de religion après la mort d'un ami. C'est un adepte de l'islam orthodoxe: il n'utilise pas d'instruments à vent, ne serre pas la main des femmes. «Quand on vit dans un quartier, la rigueur est profitable, et celui qui pratique sa religion est le mieux intégré dans la société, puisqu'il respecte l'autre», dit-il. Warner, sa maison de disques, ne l'a pas suivi pour son nouveau cédé, dont les bénéfices seront reversés à l'association Savoir et tolérance, dans le but de construire un centre culturel musulman, et à l'association Combattre et vivre son handicap, de Gennevilliers.

Le rap musulman ne trouve pas toujours facilement des distributeurs, mais Naïve (le label de Carla Bruni) a investi sur Kery James. Et Réalité anonyme, qui s'autoproduit, a été contacté par les éditions Tawhid, éditeur des ouvrages de Tariq Ramadan et des disques de Yusuf Islam-Cat Stevens, qui leur ont acheté 900 cédés et les vendent sur Internet. «Notre but n'est pas d'être médiatisés, appuie Djamel. Il faut nous chercher pour nous trouver.»

C'est un rap qui relève la tête, mais fait profil bas et provoque des débats. Les musulmans rigoristes le rejettent, les conservateurs le tolèrent quand il glorifie l'islam et n'utilise pas d'instruments proscrits. Les plus libéraux prennent mal certains discours moralisateurs. Et la récupération par les fondamentalistes est dans tous les esprits.

Tous les rappeurs musulmans rejettent l'amalgame islamiste = terroriste. «L'islam de Ben Laden n'est pas l'islam, affirme Kery James. Moi, je défends des valeurs universelles.» «Prôner un islam violent et être délinquant, c'est la même chose, s'emporte Abd al Malik. L'islam extrême est un paradoxe absolu, une folie totale. A un moment, l'islam de cœur ne pourra que triompher.» Le rap y contribuera-t-il? Possible. «Plus les jeunes se tourneront vers l'islam, plus les rappeurs s'adresseront à eux», pronostique Samir Amghar. Du hardcore au Coran, les voies du rap sont impénétrables.
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